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lundi 4 septembre 2017

BREXIT: Sa patinne



Brexit :

le ton monte dans un dialogue de sourds


Seize mois après le référendum, tout le monde campe sur ses positions et les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'avancent pas.

Le ministre britannique en charge du Brexit semble oublier que Michel Barnier se contente de respecter le mandat démocratique que lui ont remis les Vingt-Sept avec une séquence très précise des négociations : d’abord le règlement des sujets concernant la sortie de l’UE, à savoir le sort des citoyens européens au Royaume-Uni et des Britanniques dans le reste de l’UE, la frontière irlandaise et la question financière.
Ensuite, et seulement ensuite, des discussions sur la relation future et post-Brexit pourront être engagées.



Ce calendrier avait été accepté par le Royaume-Uni en juin dernier.
Or, au cours de l’été, Londres a changé de position et exige désormais de mener les discussions de front.
Comme dans tous les divorces, la question qui fâche le plus concerne les finances.
La presse britannique, qui se fait l’écho du gouvernement, persiste à parler d’une «facture ou d’un prix de sortie».
Or, du côté de la Commission, on parle plus de solder les comptes, c’est-à-dire de régler les montants des obligations déjà prises à vingt-huit, avant la décision du Brexit le 23 juin 2016.
Or, pour Michel Barnier, Londres ne se sent pas «légalement obligé» de remplir ses obligations.
Vendredi à Washington, David Davis s’est employé à balayer d’un air confiant les difficultés.



« Nous avons de très bons juristes»,
A-t-il affirmé, avant de reconnaître : «C’est un peu tendu. Ce sera turbulent.»
Un peu comme s’il était convaincu que, comme souvent au long de ses plus de quatre décennies d’appartenance à l’UE, le Royaume-Uni finira, à force de faire pression, par obtenir ce qu’il souhaite.

«Chantage»

De son côté, du Japon où il accompagnait la Première ministre Theresa May, le ministre au Commerce extérieur Liam Fox a estimé que l’UE ne pouvait «pas faire de chantage» au Royaume-Uni et qu’il était dans son intérêt d’engager immédiatement des discussions sur les futures relations commerciales.
Dans cette négociation, le Royaume-Uni, qui est le demandeur, oublie souvent qu’il ne peut être le seul Etat à bénéficier de la sortie.
Si David Davis a une responsabilité vis-à-vis de ses électeurs et contribuables, chacun des vingt-sept Etats membres est dans la même situation.
La sortie du Royaume-Uni impliquera forcément soit une contribution accrue des pays les plus riches au budget européen, soit une redistribution moindre pour les pays les plus pauvres.
Or, le problème crucial est là.
Pour le moment, Londres n’a pas pu apporter un seul élément dans ses réflexions sur le Brexit qui pourrait bénéficier à l’UE.
Par ailleurs, les tentatives répétées, et grossièrement visibles, de diviser au sein des Vingt-Sept, se sont révélées vaines.
Le Daily Telegraph s’est notamment fait l’écho d’un soi-disant assouplissement de la position française, qui a fait l’objet d’un démenti catégorique de Paris.

Viabilité

Mieux, en dépit d’offensives de charme répétées, les éventuels partenaires pour des accords commerciaux bilatéraux futurs restent extrêmement prudents.
C’est le cas du Japon qui n’a pas caché que sa priorité était avant tout la signature de l’accord commercial en cours avec l’Union européenne.
C’est aussi le cas des Etats-Unis, bien plus occupés à renégocier l’accord de libre-échange d’Amérique du Nord (Alena) et à se disputer commercialement avec la Chine, qu’à se pencher sur des accords futurs avec le Royaume-Uni.
D’autant que la position britannique reste toujours aussi floue, avec des déclarations contradictoires voire totalement fausses.
La Première ministre Theresa May a ainsi affirmé, lors d’une interview au Japon, qu’il est «impossible de participer au marché unique à moins d’être membre de l’Union européenne».
Ce qui n’est pas vrai, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein ont accès au marché unique sans être membres de l’UE.
Les 19 et 20 octobre prochains, un sommet réunira à Bruxelles tous les dirigeants européens, qui devront alors décider si des progrès suffisants ont été réalisés pour avancer.
Pour le moment, rien ne semble indiquer que ce sera le cas.
Sur le sol britannique, les questions sur le Brexit, sa finalité, son exécution, voire sa viabilité, se multiplient.
Il y a exactement un an, David Davis affirmait que la plupart des négociations, que ce soit avec l’UE et les futurs partenaires commerciaux, pourraient être conclues sous «douze à vingt-quatre mois».
Seize mois après le référendum sur la sortie de l’Union européenne, le bilan est nul.
D'apres un texte de S Delesalle-Stolper

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