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lundi 21 novembre 2016

La surprise de gauche pour 2017?


 

Un président devait dire ça


Le livre «Un président ne devrait 

pas dire ça…» qui a

provoqué tant de polémiques,

n'est il pas finalement 

la meilleure raison de voter pour

François Hollande en 2017.

Un livre a fait le «buzz» dans tous les journaux, les télévisions, sur tous les réseaux sociaux, celui que deux journalistes du Monde ont écrit à partir de conversations avec François Hollande.
Il paraît, tout le monde l’a dit, écrit, que c’est une horreur, une honte, une ignominie. Un «suicide politique» !
Rien que ça.
Poussé par la curiosité et l’étonnement quand même je l’ai lu.
Passé le titre, irresponsable et racoleur, je ne l’ai plus lâché. Il est passionnant.
Y est racontée en long, en large et en travers, et c’est ce qui en fait le prix, une utopie : celle de la social-démocratie.



Je suis «enfant» d’une autre : la 

révolutionnaire.

J’ai longtemps, obstinément, soutenu Ligue communiste, NPA, PC et Jean-Luc Mélenchon.
Et même longtemps après ce 21 avril 2002 où, comme des millions de Français, j’ai senti avec effroi que quelque chose craquait, basculait et nous faisait entrer dans un autre monde que celui que je connaissais depuis ma jeunesse soixante-huitarde.
Je n’ai jamais été un «fan» des socialistes, même s’il m’est souvent arrivé, par raison, de voter pour eux.
Mais là, lisant ce livre, je n’ai plus rien compris.
Où se nichaient le crime, l’indignité, la honte dont tous les échotiers, à longueur de journées, parlaient ?
J’y lisais au contraire, au jour le jour, le quotidien peu enviable, effroyable, d’un homme essayant de concilier l’inconciliable : les lois de l’économie et celles de la société.
Les contraintes horribles du marché avec celles, toutes aussi horribles, du niveau de vie des gens.
Comment il échoue bien souvent, mais aussi, parfois, comment il y parvient.
Et finalement assez souvent.
J’y voyais comment cet homme s’emploie, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, à assurer le «rang de la France» face aux pires conflits du monde, comment il s’y engage ou pas, plutôt souvent, mais de façon réfléchie et surtout réussie.
Ce qui, tout de même, à notre époque de haine de la guerre, est une sorte d’exploit.
Je le voyais, d’ailleurs, aussi, se faire lâcher au dernier moment par un Président des Etats-Unis d’Amérique, alors, qu’un peu à cause de son prédécesseur, nous nous retrouvons en plein cauchemar mondial !
Quelles que soient l’admiration, l’adoration que nous avons portées à Obama.
Eh bien, l’on voit cet homme, ici le nôtre, soit-disant moins «brillant», moins «charismatique», plus petit, oui, mais plus serré peut-être et plus concentré, s’interroger sur tout, écouter, réagir, ne faire l’impasse sur rien, être partout et partout à la fois, dans toutes les circonstances.
Et surtout les pires, celles dans lesquelles s’est retrouvé, à deux reprises au moins, le pays tout entier.
Que lui reproche-t-on ?
Des phrases sorties de leur contexte qui, comme toute formule isolée, peuvent être facilement exagérées et détournées.
De trop parler.
C’est vrai, ils le font s’expliquer, commenter.
Alors, pour le confondre et l’accabler, «on» est allé chercher sur Google son petit De Gaulle illustré.
«Rien ne rehausse l’autorité mieux que le silence» ou «l’autorité ne va pas sans le prestige, ni le prestige sans l’éloignement».
Sauf qu’en passant, j’y lis aussi : «Il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité» et «toujours le chef est seul en face du mauvais destin».
Ce qui, dans ce livre, crève les yeux.
Mais de celui qui le lit.
Qui ne se contente pas d’écouter et répéter comme un perroquet ce qu’en disent les autres, qui ne l’ont pas lu non plus.
Quant à ce «silence» gaullien que chroniqueurs ou opposants lui reprochent à grands cris indignés de ne pas respecter, comment oublier qu’il fut aussi celui des Papon, Pasqua, Foccart et autres illustres figures, protégeant leur affairisme et leurs malversations ?
Et comment comparer ! Le pouvoir s’exerce aujourd’hui sur la place publique, ce qui en fait la difficulté, mais aussi, peut-être, la noblesse et la grandeur.
Qu’un président de la République parle, s’exprime, dévoile en tout ou partie ses projets, ses motivations, parfois ses calculs, ou même des éléments de sa vie privée, ne me choque pas.
Cela me semble inhérent à l’époque qui veut, qui exige la transparence et qui, de toute façon, l’impose.
Aller au-devant d’elle, comme le fait dans ce livre François Hollande, en parlant le plus librement possible à ces deux journalistes, me paraît naturel, intelligent et nécessaire.
Que lui reproche-t-on encore ?
Sa crédulité. Ah oui, il fait confiance. En quoi cette sincérité quelque part cette pureté serait-elle signe de faiblesse ?
Il faut plus de force pour encaisser les déceptions, les trahisons, ou les erreurs tout simplement, à l’homme sincère, sensible, qu’au cynique revenu de tout.
Savoir souffrir ne veut pas dire faiblir ou démériter.
On vante beaucoup le «cuir» épais des politiques.
Je respecte plus encore ceux qui n’ont pas perdu leur peau d’homme ou de femme et qui ne craignent pas les douleurs que flèches et brûlures leur infligent, comme aux chevaliers du Moyen Age, qui savaient serrer les dents.
Etre dépourvu de malice, de roublardise ou de férocité ne me semble pas abîmer, ni déconsidérer la fonction.
Je n’aimais pas beaucoup François Mitterrand, même si je respecte l’homme d’Etat et ses divers talents.
Je détestais le mépris qui suintait de son regard et de ses lèvres lorsqu’il parlait de ses adversaires ou de ce qui ne lui agréait pas.
J’aime que François Hollande épargne son ancien (et peut-être prochain) adversaire en ne répétant pas les confidences que lui en aurait fait Chirac.
Au fond, ce que l’on reproche à François Hollande, c’est sa vertu.
Oui, c’est un Président vertueux.
Là encore : en quoi serait-ce synonyme de faiblesse ou d’incapacité ?
La vertu empêcherait-elle la lucidité, le caractère (De Gaulle encore : «Le caractère, vertu des temps difficiles»), le sang-froid, l’esprit de synthèse, la rapidité de réaction ou le sens du combat ?
On reproche tellement à son prédécesseur sa corruption, ses «affaires», sa «vulgarité», ses allures de truand (qui, moi, en revanche, m’ont toujours, je l’avoue, beaucoup amusé).
Pourquoi lui reprocher à lui, de façon presque pire, l’inverse ?
Je ne sais pas encore pour qui je vais voter.
Si, pour rester fidèle à ma vieille jeunesse, ce sera encore pour Jean-Luc Mélenchon.
Ou si, cette fois - et décidément après lecture de ce livre pour l’actuel président.
Mais je crois bien que plus ça va, plus je penche pour celui-là.
A qui, une dernière fois, l’on reproche quoi ?
Ah oui : ses sondages ! Après ce qui vient de se passer aux Etats-Unis, comment continuer d’accorder à ça le moindre crédit ?
Non, ce que je ne comprends pas dans cette histoire, c’est la gauche.
Que les ennemis de François Hollande se roulent dans ce qu’ils estiment être quelle mauvaise foi ! la fange de ce livre, passe.
C’est la loi de la guerre.
Mais la gauche ! Les députés socialistes ou apparentés ! Qu’ont-ils à s’indigner, l’injurier, le lâcher, parler de «dégoût», de «honte» ou d’«indignité»…
Et passer, sans barguigner, du «Tout sauf Sarkozy» au «Tout sauf Hollande» !
Au secours…De deux choses l’une : ou ils sont cons. Ou pourris : c’est juste qu’ils veulent la place.
Ils sont les deux alors, parce qu’ils vont la livrer à la facho ou à l’autre charmant agité.
Vite, François Hollande, par pitié : sonnez la fin de la récré !
Et rajoutez un mot, un seul qui manque au livre : «J’y vais».
Pour finir sur notre petit De Gaulle illustré, un rappel : «Délibérer est le fait de plusieurs, agir est le fait d’un seul.»
Et un encouragement : «Le vent redresse l’arbre après l’avoir penché !»

Ce texte a été écrit le 13 novembre Philippe CAUBERE Comedien


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