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dimanche 3 janvier 2016

JUPPE PRESIDENT




Alain Juppé


"La France est en guerre.

N'ayons pas peur du mot…"

C'est ainsi que débute la longue introduction

 de 36 pages du livre (Pour un État fort)

 que publie Alain Juppé mercredi. 

Une introduction que le maire de Bordeaux a 

rédigée au lendemain des attentats de 
novembre.


Armée, justice, police, immigration, rôle d'un État à la fois vital et obèse : tout est passé en revue.

Puisque "guerre" il y a, voici que surgit : "Être Français, qu'est-ce que cela signifie au fond, au-delà du passeport, de la carte d'identité ?

Une sorte d'hymne à la France. 
 
Un hymne au ton inattendu, mais obligé, dans la bouche de cet homme aussi pudique ( marketing politique oblige).
Le mot est lâché : identité (c'est Juppé, ici, qui parle, pas Sarkozy, c'est le seul, qui naguère, avait le premier posé cette question).
Il lui était presque tabou comme à beaucoup d'autres qui hésitaient à le prononcer, sous prétexte qu'il aurait une connotation conservatrice, presque réactionnaire.
J'ai moi-même tiqué [sic] lorsque, il y a quelques années, on a voulu en faire un sujet de clivage politique. C'est un beau concept (qui recueille plus de 90 % d'adhésions de nos compatriotes) qui aujourd'hui, mérite définition"…
L'ancien Premier ministre, pour une fois, se laisse aller au lieu de rester calé dans ses bottes : "Ma France, c'est d'abord ma terre, la terre de mes pères que bien d'autres Français ne peuvent revendiquer... ma patrie !
Et d'invoquer, lui, le laïc revendiqué, "les racines chrétiennes" du pays.
Ce livre marque, de la part du maire de Bordeaux, une triple inflexion. 
 
D'abord, Juppé s'installe à droite. Franchement à droite. Il aura de la concurrence( il n'a pas d'autres choix). 
 
Ensuite, Juppé se montre extrêmement sévère quand il évoque les choix ou les non-choix du tandem ­Hollande-Valls : N'est-il pas à priori "hostile" à la prolongation de l'état d'urgence, qu'il tient en revanche pour un "coup politique" du président Hollande dans le dossier de la déchéance de nationalité.
Il présente comme un "désastre absolu" la non-reconduite à la frontière de tant de déboutés du droit d'asile (quel euphémisme pour cet ancien Premier Ministre qui n'a pas pu lui aussi la faire exécuter en son temps).
Enfin, sur le terrain de la sécurité, préempté par Nicolas Sarkozy, Juppé choisit la fermeté, le tour de vis, presque le poing sur la table.
Comme il illustre son plaidoyer pour un durcissement des conditions du regroupement familial, le rétablissement des peines planchers ou la construction de 10.000 places de prison, et sa mise en cause des "abus scandaleux" auxquels donne lieu, dit-il, l'aide médicale de l'État ( Ou va-il trouver les 10 circonscriptions qui veulent une prison sur leur communes ?
(Assumera-t-il la première épidémie causée par une maladie d'un migrant à qui on aura refusé de vacciner ou de soigner?).
Avec son livre, Alain Juppé ouvre la séquence clé dans laquelle chacun des candidats déclarés ou potentiels à la primaire de la droite et du centre va devoir mettre cartes sur table : que faire pour que le pays, défié par les terroristes et enlisé dans un chômage de masse, ne ressemble plus à une société bloquée?
Lui dévoile aujourd'hui sa part de vérité, comme dans une course cycliste sur piste, prendre la tête a ses inconvénients !
Dans sa roue, ceux qui sont décidés à le coiffer sur la ligne, savent maintenant jusqu'où il est prêt à aller, et sur quel ton.
D'après un texte de Dominique de Montvalon.

1 commentaire:

  1. Déchéance de nationalité : Pourquoi Juppé la voterait-il , alors qu'il la juge «inutile»

    «Ce n’est pas une réforme utile. Son efficacité sera faible, voire nulle.
    Elle ne permettra pas de prévenir de nouveaux actes terroristes, elle ne dissuadera aucun jihadiste de se faire sauter»,


    Mais il n'est pas parlementaire, il ne pourra pas amender le texte préparé par l'exécutif ou le faire évoluer ( vers une déchéance de nationalité, par exemple) . Le texte final doit être approuvé par les deux assemblées à la virgule près. .Nécessite, pour être définitivement voté, une approbation des 3/5e du Parlement réuni en Congrès et donc avec de nombreuses voix de droite.
    «Le plus important pour lutter contre le terrorisme n’est pas là. Il faut un plan d’ensemble visant par exemple à investir dans les nouvelles technologies, la biométrie et la reconnaissance comportementale, à pénaliser la consultation des sites radicaux, à appliquer effectivement les peines prononcées», pas à exclure», «L’idée de mettre tout le monde dans un grand camp est absurde» .

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