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dimanche 18 octobre 2015

L'OCCITANIE ET CATALOGNE INDEPENDANTE




Questions aux prétendants à la 


Présidence
 

d' OCCITANIA


Notre Région va devoir gérer dans les 18 mois 

les conséquences de la sécession unilatérale de 

la Catalogne avec l'Espagne (Vote le 27 

septembre 2015).

 

Les frontières de Schenglen seront bientôt à 

200Km de chez nous : Cerbère, Le Pertus, Prat 

de Mollo, Bourg-madame, Pont du roi.

OCCITANIA n'aura de frontière avec l'Espagne 

qu'au tunnel de Bielsa.

 
C'est la mort du Marché Gare de St Charles qui 

va se retrouver privé des oranges de Valence et 

des légumes de l'Andalousie.

 

 
Perpignan et le Département du Roussillon, c'est la 

Catalogne Nord , très favorable à un rattachement à cette 

nouvelle nation.

L'Occitanie va devoir trouver de nouveaux accès pour recevoir tous les 

fruits et légumes espagnols, depuis le port d'Almeria et de Valence par 

ferry, via le port de Sête et vice versa pour nos exportations du fait de la 

rupture des communications ferroviaires et routières avec l'Espagne …


Le résultat des élections régionales catalanes va laisser 

ouvertes plusieurs interprétations... Et beaucoup de doute 

sur la viabilité de cette d'indépendance à court terme.

C'est donc une nette défaite qui s'explique par la forte poussée de la CUP indépendantiste qui gagne 5 points et 7 élus.

Le processus de séparation sera-t-il lancé ? Que va-t-il se passer à présent ?

Certes, Junts Pel Sí n'a sans doute pas obtenu le triomphe de l'indépendantisme qu'il souhaitait.
Son score est assez décevant puisque ses deux principaux partis, ERC et CDC, avaient 68 députés en 2012.

 Mais les deux listes indépendantistes obtiennent plus de 2 millions de voix, plus que le "oui" à la consultation du 9 novembre sur l'indépendance.
Et si l'absence de majorité de voix ne donne pas le droit à ses listes à lancer une déclaration unilatérale d'indépendance, l'existence d'une majorité parlementaire  grâce à la poussée de la CUP autorise le lancement du programme des partis sécessionnistes : une feuille de route débouchant sur un référendum sur l'indépendance d'ici 18 mois. La tête de liste de Junts Pel Sí, Raul Romeva a ainsi indiqué dimanche soir à Barcelone que « nous disposons d'une légitimité pour faire ce que nous voulons faire. 

Si l'indépendance n'a pas eu la majorité ce dimanche 27 septembre, le programme indépendantiste a nettement gagné.

En réalité, le programme de Junts Pel Sí n'est pas celui de la rupture immédiate, mais 18 mois c'est très court . 

C'est celui d'une négociation et sanctionnée démocratiquement par un référendum. Ces élections plébiscitaires n'avaient pas vocation à déboucher immédiatement sur l'indépendance, mais bien à ouvrir la voie à un référendum reconnu par Madrid et l'Europe, comme en Ecosse voici un an.

Il s'agissait d'obliger Madrid à sortir de sa position purement juridique qui lui permet un refus complet d'écouter cette volonté des Catalans de se prononcer sur leur avenir institutionnel. MAS se donne 18 mois pour une sécession unilatérale de la catalogne. « Ce ne sera que le début d'un processus qui doit aboutir 18/24 mois à l'adoption d'une constitution qui sera alors soumise à référendum. Il veut négocier avec l'Espagne une séparation à l'amiable et avec l'UE le maintien de la Catalogne dans l'union.

Il n'assumerait sa part de dette Espagnole qu'à l'aune de ce double accord. 
SI il n'y pas d'accord nous n'avons aucune obligation à honorer cette dette...dixit Mas !!! C'est sans compter que l'EU a d'autres chats à fouetter, elle a des problèmes plus urgents à traiter, que de négocier une crise existentielle d'une Catalogne particulièrement arrogante. 

Sans les votes de l'Italie, de la Belgique, de la France, l'agenda va être très difficile à tenir. Avec la perte inévitable du commerce bilatéral avec le reste de l'Espagne (40%) par le boïcot des consommateurs castillans. Le pouvoir central risque de proposer des restrictions de circulation ferroviaire et routière.

La France et la Région Occitanie vont devoir gérer les frontières devenues catalanes, le marché Gare de St Charles privé des légumes et des fruits espagnols, qui n'auront accès à la France que par la frontière et le tunnel de Bielsa.

De nombreuses entreprises de UE se positionnent pour piquer les marchés aux catalans.
Un processus de délocalisation a déjà commencé et va s’amplifier.

Combien de % de dette nationale va être attribué à la nouvelle nation.

Renégocier tous les accords de coopérations et des normes.
Dorénavant la survie de SEAT de WV se pose après le scandale, et l'investissement promis de 1000 millions d'€ va se faire attendre.

La possibilité de représailles sur les Catalans qui résident en Castille par des éléments fascistes n'est pas à exclure ...Et que va faire le gouvernement central de ses fonctionnaires Catalans ?


A quoi va servir la ligne TGV Barcelone Madrid ?

mercredi 14 octobre 2015

La vaccination et les français







DANS UN SONDAGE RECENT


70 % DES FRANÇAIS DISENT


NE PAS VOULOIR SE FAIRE 


VACCINER



50 % d’entr'eux 
 
n'auraient jamais pu répondre

 à ce sondage, 
 
s'ils n'avaient pas été vaccinés un jour !

mardi 13 octobre 2015

Fatale meprise de bassanés


 


L'Absurdité d'une Méprise Fatale 
 


A Jérusalem et près de Tel-Aviv,


plusieurs attaques ont été menées


par des Palestiniens

 contre des juifs  


tandis à Haïfa, un juif israélien en a 


poignardé un autre, 


le croyant Palestinien.

AZF





APPEL A TEMOIN


Sur des incivilités qui se seraient produites lors

des reconstructions des logements sinistrés du

Mirail, Bellefontaine et Empalot aprè

l'explosion de AZF.


Des employés des entreprises ont du se mettre en retrait et être protégés par des CRS, car des fenêtres et des machines à laver volaient.

Cela paraît invraisemblable aujourd'hui ! qui peut apporter des informations sur des faits de racisme largement fantasmés ?

POUR DESINTOX, MERCI !!!

Sanctuariser la Protection a l'Enfance



Monsieur le Président,



Ailleurs et ici, les malheureux sont légion. Vous pourriez penser, à l’instar de ceux qui disent sans honte : «On ne peut pas accueillir toute la misère du monde» ; «Je n’ai pas le pouvoir de soulager toutes les misères de France.» Et je pourrais vous pardonner.
Mais je pourrais aussi vous faire remarquer qu’il est des misères-mères, des misères qui en engendrent d’autres, qui méritent en conséquence d’attirer une attention particulière. Le malheur des enfants n’est pas pire en soi que celui des vieux ou celui des femmes. Il est pire en soi, parce qu’il compromet l’avenir de tous, prépare une société malade, infectée par mille maux. Dans mon livre que vous connaissez, Dans l’Enfer des Foyers, j’écris : «On dit qu’un pays qui maltraite ses vieux condamne son avenir mais qu’en est-il alors d’un pays qui maltraite ses enfants ? Ce n’est pas son passé, déjà mort, qu’il met en péril mais son âme».
Hélas, monsieur le Président, les enfants placés, les rejetons de l’ancienne DASS, devenue l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), l’Etat n’en fait grand cas. «La protection de l’enfance est l’angle mort des politiques publiques alors qu’elle est une prérogative régalienne», consent Laurence Rossignol, la Secrétaire d’Etat à la famille et à l’enfance, que vous avez choisie. Or, vous ne pouvez ignorer que cet angle mort provoque des accidents en cascades. Les histoires d’enfants placés finissent mal en général. On l’a vu, hélas, certaines deviennent même tristement célèbres : les frères Kouachi, Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, tous enfants de l’ASE.
D’autres font moins de bruit, mais tout autant de mal aux autres et à eux-mêmes. Le pourcentage d’anciens enfants placés dans les prisons est impressionnant (il atteint même parfois 80%, comme à la maison d’arrêt de Toulon). Ces enfants-ci, en effet, ils grandissent délinquants, SDF, prostitués, criminels, terroristes… Ils ont tendance à rendre à la société ce qu’elle ne leur a pas donné. S’ils se retrouvent sur le trottoir (40% de jeunes SDF sortent de l’ASE), c’est qu’à leur majorité, ils n’ont rien pour commencer leur vie. Lors d’une conférence au Conseil Economique Social et Environnemental, Monsieur le Président, vous vous étiez engagé à mettre en place des «Contrats Jeune Majeur».
Dans la proposition de projet de loi relative à la protection de l’enfance déposée par Michelle Meunier, sénatrice PS de Loire Atlantique, et soutenue par votre gouvernement en la personne de Laurence Rossignol, un article qui prévoyait qu’une ARS (allocation rentrée scolaire) soit chaque année mise de côté pour l’enfant placé jusqu’à sa majorité où il pourrait en disposer, vient d’être supprimé. Comme par magie, les dispositions les plus importantes, susceptibles de faire progresser la protection de l’enfance se sont ainsi volatilisées du texte qui passe en lecture ce soir au Sénat. La question du délaissement parental dont le projet de loi prévoyait qu’il soit constaté par l’Etat et suivi d’un retrait de l’autorité parentale au profit de familles d’accueil favorables à une adoption a, elle aussi, disparu.
Quant à l’article 21ter, concernant les Mineurs Etrangers Isolés que les pouvoirs publics cherchent à tout prix à déclarer majeurs pour échapper à la prise en charge, il valide les fameux test osseux dont la pratique est honteuse, onéreuse et surtout, non fiable. La marge d’erreur qui fait de mineurs dont nous avons la responsabilité des majeurs en situation irrégulière est dramatique. La mise en concurrence permanente de moyens entre les enfants placés «français» et les Mineurs Isolés Etrangers doit cesser car elle est indigne.
Monsieur le Président, que faire ? Simplement, agir. En ne laissant pas la proposition de loi sur la Protection de l’Enfance se vider de ses mesures essentielles, mais, à l’inverse, en saisissant l’occasion d’un beau combat pour la gauche et la défense de nos valeurs républicaines, la liberté, l’égalité, la fraternité.
Le temps nous est compté, Monsieur le Président. Ne le gâchons pas avec de fausses lois, effets d’annonce, inutiles, voire toxiques, sur le plan social, et non viables sur le plan économique. Les enfants placés coûtent cher à l’Etat, directement (9 milliards d’euros par an pour 300 000 enfants) et indirectement. Il est possible ici, en restituant les articles importants à cette proposition de loi, d’être intelligents en étant plus justes. Je vous en conjure, monsieur le Président, n’abandonnez pas les enfants. De France et d’ailleurs.


dimanche 11 octobre 2015

Le vrai patron de EU ?




LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L'UNION EST ARRIVE ET C'EST UN JUGE

  Remplacé par le néerlandais Koen Lenaerts,

 Vassili Skouris a passé douze ans à la 
présidence de la Cour de la justice de l’Union
 européenne, sans avoir la renommée de
 Jean-Claude Juncker ou de Mario Draghi.
 
La question posée est de savoir si l'UE n'a pas 
plus progressé à Luxembourg qu'à Bruxelles,
 Francfort ou Strasbourg.


L’ancien ministre grec et professeur de droit n’a jamais eu la renommée d’un Jean-Claude Juncker ; ses discours n’ont jamais été scrutés à la manière de ceux d’un Mario Draghi.
Et pourtant, il l'a dirigée 12 années durant d’une main de fer l’institution qui constitue avec la Banque centrale et certaines Directions générales de la Commission (« Ecfin », « Marché intérieur », « Concurrence ») le levier le plus puissant du gouvernement européen.


ll est vrai que la Cour européenne cache bien son jeu ! Installée à l’écart du fracas de la politique européenne dans un Duché de Luxembourg où elle vit une vie habituellement discrète, elle ne se fait entendre que dans les formes feutrées et apparemment techniques qui siéent à la justice.
Il y a bien à l’occasion quelques éclairs judiciaires fracassants qui suscitent un intérêt médiatique ponctuel, ou quelques conflits internes qui permettent de lever un coin de voile sur l’institution, mais rien qui permette de comprendre en quoi cette Cour-là n’est pas une cour comme les autres, rien qui indique ce qui fait sa grande singularité : en effet, au contraire de ses homologues nationales et internationales, la Cour de justice ne contrôle pas l’action publique européenne de l’extérieur ; elle est au contraire, avec la Commission et la Banque centrale, le lieu même où se manifeste la politique européenne.
On en a une première idée dans le fait que les multinationales de l’informatique (Microsoft) et du numérique (Google, Amazon, etc.) y mènent aujourd’hui leurs combats les plus acharnés. Dans un domaine où les Etats semblent avoir pris acte de leur incapacité à organiser et à protéger, la Cour fait voir une imposante force de frappe, interdisant le transfert de données personnelles aux Etats-Unis (décision Shrems contre Data Protection Commissioner, octobre 2015), contraignant Google à reconnaître un « droit à l’oubli » des données personnelles (Google Spain, mai 2014), contrôlant les usages que les Etats entendent faire des données de connection (décision Digital Rights, avril 2014), etc...
Et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres de la capacité politique qui s’est accumulée au fil des années à Luxembourg : au jour le jour, les décisions de la Cour font émerger des règles et des principes européens dans des domaines qui touchent au statut de l’embryon, la brevetabilité des cellules souches, la GPA, l’accès des non-nationaux aux droits sociaux, le droit de grève, les politiques monétaires de la Banque centrale, etc.
En somme, la Cour fait corps avec le « projet européen », pour le meilleur et pour le pire... Elle en accompagne le développement continu en validant par exemple les politiques interventionnistes de la Banque centrale européenne dans les Etats membres « sous programme » (OMt, juin 2015) ; et elle en protège aussi jalousement l’indépendance en opposant une résistance tenace aux velléités d’intervention des Etats, voire même des autres organisations européennes, comme par exemple dans son avis négatif sur l’adhésion de l’Union à la Convention européenne des droits de l’homme.
La Cour le rappelle ainsi avec une belle constance au fil de ses arrêts : elle aussi, est prête à faire, à l'instar de BCE, « whatever it takes », pour sauver le projet européen d’une « Union par le droit ».
Le problème est que ce « projet européen » dont la Cour se fait le défenseur intraitable est, on le sait, profondément déséquilibré.
La Cour de Luxembourg reste en effet d’abord la Cour du Grand Marché dont elle s’est fait au fil des décennies l’infatigable batisseur par l’affirmation continue des libertés économiques de circulation (des personnes, des biens, des marchandises et des capitaux) et de la libre concurrence.
Sa jurisprudence en porte inévitablement la marque de cette grande affaire européenne qui reste aussi sa boussole principale.
Elle peine encore à intégrer d’autres objets de valeur, à commencer par la Charte des droits fondamentaux qui fait pourtant pleinement partie des traités et qui aurait pu enrichir l’espace des possibles juridiques européens.
Et si la Cour prête bien occasionnellement sa puissance de frappe à des causes d’ailleurs souvent oubliées des Etats (non-discrimination, protection des données personnelles, etc.), c’est d’abord parce que ces droits participent de la régulation du Grand Marché.
De fait, la partie reste bien inégale à Luxembourg quand il s’agit de faire droit à des causes aussi diverses que les droits sociaux, les services publics et les libertés fondamentales face au sillon profond creusé par cinquante années d’intégration par le Marché.
Les arrêts Viking, Laval, Rüffert l’avaient du reste rappelé quand, en 2007 et en 2008, la Cour avait fait prévaloir les exigences des libertés économiques européennes sur le droit de grève ou les conventions collectives nationales.
Au final, le pôle judiciaire du gouvernement européen n’a jamais été aussi vivace, et nul doute que le nouveau président, le professeur de droit belge Koen Lenaerts, qui détient d’ores et déjà un record de longévité à la Cour (il y est entré en 1989 !), maintiendra ce cap.
Reste à savoir combien de temps les déséquilibres sociaux et démocratiques propres à cette construction européenne par la voie judiciaire pourront perdurer sans affecter en retour la légitimité du « projet européen » lui-même.

La réponse d'un grand démocrate


 

M A JUPPE est en colère 

et le fait savoir.



Dans un texte tout en allusions et sans jamais
 citer personne nommément, le candidat à la
 primaire de la droite et du centre, M A JUPPE,
 s'est prend aux "chantres du déclinisme", aux 
"nostalgiques d’un prétendu 'âge d’or'", aux 
"Cassandre" et estiment qu'ils sont "le nouveau 
politiquement correct". 
 
A JUPPE semble viser dans sa diatribe Eric 
Zemmour et Alain Finkielkraut, qui vient de
 sortir un nouveau livre sur "la France se
 désintègre".


Il fustige aussi "l’abaissement du débat public, la course à la vulgarité, la recherche du bon mot, ou mieux encore du gros mot qui fera la une des médias … et en même temps nourrira la dérision quotidienne que ces mêmes médias entretiennent avec délectation au détriment des hommes politiques.
En référence à NKM qui a qualifié les climato-sceptiques de "connards" au Grand Journal?
Sur Nadine Morano., A JUPPE regrette "la sottise qui inspire la caricature d’une France de race blanche et insulte du même coup les Français de Guadeloupe, les Français de Martinique, les Français de Guyane , la belle société multiraciale de la Réunion".
Il estime que "la patrie française ne se définit pas par la couleur de la peau mais par le partage du bien commun que constituent les valeurs de la République, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen , l’égalité entre les femmes et les hommes, le respect de la laïcité."
M A JUPPE cible aussi , les "bien-pensants qui se réclament bruyamment des racines chrétiennes de la France sans y être vraiment fidèles."
"Certes notre pays a des racines chrétiennes , ce qui ne veut pas dire qu’elles soient exclusives!
J’ai été élevé dans la religion catholique et j’y demeure attaché .
C’est pourquoi j’ai retenu des Évangiles, des Pères de l’Église, de l’enseignement des papes que les valeurs chrétiennes, c’est l’amour du prochain, l’accueil de l’étranger, le respect de l’autre, l’attention porté au plus petit, au plus faible, au plus pauvre".



mercredi 7 octobre 2015

L'ERREUR ECONOMIQUE





Dire d'un État qu'il est surendetté,

est un argument purement idéologique»



Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, un ralentissement de l'économie ne pourra être évité si les pays riches continuent de faire de l'austérité budgétaire.

Les pays riches doivent, pour relancer leur économie, stimuler la demande, d’une faiblesse chronique, en augmentant les dépenses publiques et en relevant les salaires. Les experts de la Cnuced estiment que les pays développés ne sont pas, comme l’affirment nombre d’économistes, dans une «phase de stagnation séculaire». Ils assurent que les pays riches ont globalement négligé le rôle de la diminution de la part salariale et du creusement des inégalités dans la contraction de la demande et de l’investissement privé.



Alfredo Calcagno est responsable de la division macroéconomie et développement de l'agence onusienne, il estime que seuls les Etats peuvent relancer l’économie mondiale.
Et cela malgré le niveau des dettes publiques qui affectent la plupart des budgets nationaux.
Comment se porte l’économie mondiale?
Plutôt mal.
Son taux de croissance ne devrait pas dépasser les 2,4% cette année. Nous sommes bien loin des 4% d’avant la crise de 2008. Les politiques monétaires accommodantes adoptées par la plupart des grandes banques centrales restent inopérantes. Pire encore, les décideurs de la plupart des pays riches restent convaincus qu’il faut poursuivre des politiques de restrictions budgétaires. Sans compter que les salaires ont baissé en moyenne de 10% dans l’ensemble des pays dits développés.
Ce serait la conjugaison de ces trois facteurs qui explique donc la faiblesse de la croissance mondiale?
Oui, essentiellement. Mais cette faiblesse reflète surtout une demande globale atone. La plupart des pays se sont enfermés dans un cadre de raisonnement qui a impliqué l’adoption de politiques économiques inefficaces. Autrement dit, que ce soit en Europe ou ailleurs, nous voyons que la majorité des dirigeants politiques ont tenté de compenser l’insuffisance de leur demande intérieure en misant sur les marchés extérieurs. Or, cette tentative de reconquête d’une croissance interne par le biais des exportations peut fonctionner pour un pays, ou même un petit nombre de pays, et cela à condition que d’autres augmentent leur demande. Mais ce n’est pas la réalité. Nous nous retrouvons dans une inconsistance globale car tout le monde freine en même temps.
Pourquoi estimez-vous que l’instabilité financière ne cesse de prendre de l’ampleur?
Au lendemain de la crise, en 2008 et 2009, la plupart des pays ont adopté des politiques budgétaires expansionnistes. Il s’agissait alors de tout faire pour éviter un emballement de la crise. Et de tout faire pour soutenir l’activité économique. On connaît la suite. A peine étaient-ils rassurés par l’accalmie de la crise financière que la plupart des pays développés se sont lancés dans des politiques d’austérité budgétaires. Un peu plus tard, ce sont les politiques monétaires qui prenaient la relève. Mais dès le début de cette prétendue thérapie, nous avons mis en garde contre les dangers de ces politiques monétaires qualifiées d’accommodantes.
Pourquoi ?
Pour la simple raison qu’une politique monétaire ne suffit pas, à elle seule, à sortir une économie de la dépression. Même si les taux d’intérêt des banques centrales restent bas et la quantité de monnaie mise à la disposition des banques commerciale augmente, ces dernières refusent de prêter. Et pour cause : la plupart en profitent pour diminuer le niveau de leur risque financier. Le problème c’est qu’en face de ces banques, nous avons aussi des entreprises et des ménages qui ne veulent pas s’endetter davantage. Nous savons que l’émission de monnaie des banques centrales, tant en Europe, au Japon, qu’aux Etats-Unis a été multiplié par deux ou trois. Et pourtant, l’encéphalogramme de l’économie réelle reste désespérément plat. Elles ont beau déverser des tonnes de monnaies dans les rouages des banques, il ne se passe rien. Ou si peu...
Il n’y a donc pas eu de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle…
Exactement. Les banques centrales ont déversé des centaines de milliards d’euros ou de dollars pour des résultats, en termes de croissance, insignifiants. Les effets de ces politiques monétaires sont d’autant plus préoccupants qu’ils n’ont cessé de déstabiliser le système financier international.
Comment?
D’une façon assez simple. Il y a une forte corrélation entre la largesse des politiques monétaires pratiquées par les grandes banques centrales et l’envolée des indices boursiers. Les indices des grandes places financières se sont déconnectés de la réalité économique. Ce n’est pas une première. Nous n’avons pas tiré les leçons des excès d’une dérive de la financiarisation de l’économie mondiale. De la même manière nous voyons à quel point les pays en développement et les pays émergents sont liés aux politiques monétaires des banques centrales, notamment de la Fed aux Etats-Unis. En clair, l’argent de la Fed a pris le chemin des pays émergents au point d’apprécier leur monnaie. L’ennui, c’est qu’au moindre retournement, comme une possible hausse des taux aux Etats-Unis, se traduit par une fragilisation de ces économies.
Que fallait-il faire?
Augmenter les dépenses budgétaires, et ce d’abord dans les pays riches. N’en déplaise à ceux qui ne cessent de nous affirmer le contraire.
Même leFMI en convientdésormais, le multiplicateur budgétaire est très élevé.
En clair, augmenter les dépenses publiques d’un euro se traduit par une hausse du PIB de près de 1,5 euro.
Et c’est ce mécanisme d’augmentation de la demande publique qui permet de relancer la demande et, in fine, d’augmenter les recettes fiscales, permettant ainsi d’honorer le remboursement des dettes publiques.
De plus, une coordination des politiques favorables à la hausse des revenus entraînerait une augmentation de la demande, créerait des débouchés pour les investissements privés et aurait des retombées plus larges...
Mais quel pays pourrait se permettre une telle politique de relance keynésienne vu les niveaux d’endettement de la plupart des Etats?
L’argument qu’on nous oppose est toujours le même: "les Etats sont surendettés, ils n’ont plus la moindre marge d’endettement".
Ceux qui nous rebattent les oreilles avec ce genre d’argument purement idéologique oublient une chose.
A côté des Etats, certes endettés, les ménages le sont tout autant. Idem pour les entreprises.
Dans une telle situation d’endettement généralisé, qui d’autre que les Etats pourrait jouer le rôle de moteur de la relance?
Une nouvelle impulsion de relance doit être pilotée par les Etats.
Il y a un déficit de demande au niveau mondial.
On ne peut pas faire comme si le monde n’avait pas besoin de construire de nouvelles infrastructures.
En outre, comment imaginer que l’on puisse réellement basculer dans une économie décarbonée sans que les Etats n’aient un rôle moteur sur le plan financier.
Tout est question de choix. Tout dépendra du choix des investissements publics. Ceux qui nous disent qu’il existe un horizon indépassable en termes de pourcentage d’endettement public se trompent.
L’histoire nous prouve le contraire. Et faut-il rappeler qu’un Etat n’est pas un ménage?
Il faut penser l’investissement public dans son double rôle d’offre et de demande. 
C’est-à-dire?
Lorsqu’on investit, on crée de la demande et, en même temps, on augmente les capacités d’offre tout en restructurant les économies et en faisant des changements qualitatifs.
L’endettement public n’empêche pas les réformes de structure qui sont nécessaires.
Malgré les taux d’endettement relativement importants des Etats, il est encore possible de jouer sur le levier de la dette à condition que l’allocation des investissements publics se fasse sur des secteurs d’avenir.
Et encore une fois, la transition énergétique est de ce point de vue formidable car elle ne se limite pas au simple financement des éoliennes.
Certes, l’endettement public serait augmenté dans un premier temps. Mais il faut raisonner de manière dynamique et imaginer ce que pourrait générer une relance publique via des secteurs d’avenir. Retrouver une croissance c’est se donner la possibilité de se désendetter.
Les dettes publiques sont pourtant considérées comme de plus en plus insoutenables…
Ce qui fait l’insoutenabilité des dettes, c’est le manque de croissance et non pas un quelconque niveau de pourcentage de dette.
Il faut penser la dette publique non pas avec un chiffre magique du genre "on peut pas dépasser 90% de la dette par ce qu’ensuite c’est l’apocalypse économique"… Ce qui nous faut maintenant, c’est un déclencheur. Et ce déclencheur, ce sont les Etats.

Victorio de FILIPPIS 

mardi 6 octobre 2015

LES FAUX MARTYRS


Stop à la réac academy


Détricotage du catéchisme

de Morano, d'Onfray et Finkielkraut…

après leurs affirmations à propos de l’immigration.

Ce sont les faux martyrs, les faux 
exclus, les faux parias, les faux 

dissidents et, au bout du compte, 
 les faux prophètes.

Soi-disant ostracisés, ils occupent 
les écrans, les studios, les tribunes 
des journaux, les unes des 
magazines, les devantures des 
libraires.

Ils se disent pourchassés, mais on 
les voit partout.

Les dix jours qui viennent de 
s’écouler dans l’éphémère temps 

médiatique furent une sorte 
d’acmé, 
d’apocalypse cathodique,d’orgasme 
réactionnaire.




Onfray le soir, Debray l’après-midi, Polony au petit-déjeuner, Ménard au déjeuner, Finkielkraut au souper, Elisabeth Lévy au pousse-café, Morano toute la journée et Zemmour à tous les repas.
Quelle indigestion ! Ciotti les singe, Estrosi les copie, De Villiers les imite, Dupont-Aignan leur fait écho, Wauquiez les paraphrase et Sarkozy s’en inspire.
S’il y a une pensée unique, c’est la leur.
Mais au fait, quelle pensée ?
C’est là qu’on arrive aux choses sérieuses.
Quand on fait de la propagande, répétition vaut démonstration.
Vieux routiers des micros et des éditos, ils ont assimilé la recette des démagogues : répétez sans cesse les mêmes mensonges, ils deviendront vérité.
Ils jouent donc sur tous les tons quelques leitmotivs qui finissent par saturer l’air du temps : sus au «politiquement correct», craignons le déclin, méfions-nous des étrangers, fermons les frontières, à bas l’Europe, pleurons l’ancienne culture, glorifions le peuple français abandonné par les élites, fustigeons les bobos, sonnons le tocsin devant la montée de l’islam, penchons-nous avec amour sur l’identité française malheureuse.
Les instruments sont différents, de la grosse caisse au pipeau, de la flûte à la crécelle, des grandes orgues au triangle.
Mais l’orchestre joue à l’unisson. Relisez les livres, révisez les éditoriaux, réécoutez les diatribes audiovisuelles: toujours vous tomberez sur l’une de ces ritournelles qui tiennent lieu de philosophie.
Bien sûr, leur succès a des causes qu’on aurait grand tort de négliger : les erreurs du progressisme, les mauvaises réponses de la gauche et, surtout, les difficultés sociales et d’intégration rencontrées par la société française, qui ont jeté une partie des classes populaires dans le désarroi.
Mais leurs analyses et leurs réponses égarent l’opinion.
Ce sont de bons propagandistes et de mauvais bergers, qui montrent une seule direction, celle de l’intolérance.
Voici donc les cinq commandements des ennemis de l’avenir, qu’il faut connaître pour mesurer le danger qui nous menace, celui d’une immense régression politique.

Le politiquement correct tu dénonceras

C’est la ruse d’origine, le masque universel, le déguisement à tout faire.
Bien sûr, on a raison de dénoncer les conformismes, de réfuter la langue de bois ou la langue de guimauve.
La pensée automatique est un péché contre l’esprit et la bienséance ne saurait servir de méthode, qui cache pieusement les vérités dérangeantes pour imposer des idées toutes faites, plus ou moins généreuses. C’est entendu, la gauche a eu grand tort (il y a vingt ans) de sous-estimer l’insécurité, de croire que l’immigration ne poserait aucun problème ou que l’Europe libérale serait une protection contre les effets de la mondialisation.
Qui le conteste aujourd’hui ? La gauche, d’ailleurs, le dit-elle encore ?
Aussi bien, est-ce le seul conformisme à incriminer ?
Croit-on vraiment que la droite ou l’extrême droite n’ont pas aussi leurs automatismes de pensée, leurs croyances douteuses, leurs préjugés ? Pourtant, de ceux-là il n’est jamais question.
Et pour cause : la dénonciation du «politiquement correct», la critique de «la bien-pensance» n’ont qu’une seule fonction : délégitimer les idées progressistes sans même en débattre.
Au lieu d’avancer à visage découvert, de dire clairement qu’on est conservateur, traditionaliste, nationaliste ou antimusulman, on prend un détour, on joue au billard.
On dénonce le «politiquement correct» de l’adversaire sans jamais se démasquer.
On ne défend pas le racisme, on accuse l’antiracisme, comme l’a encore fait Alain Finkielkraut qu’on interrogeait sur la lamentable sortie de Nadine Morano à propos de la France «de race blanche».
On ne dit pas qu’on veut refuser l’entrée en France des réfugiés chassés par les guerres du Moyen-Orient. On dénonce «l’émotion bien-pensante» de ceux qui plaident pour l’accueil.
On n’attaque pas directement la masse des musulmans.
On accuse d’irénisme et de boboïsme ceux qui prêchent la tolérance entre les religions.
On ne dit pas qu’on veut fermer les frontières - c’eût été trop fruste - on déplore la naïveté du «sans-frontiérisme».
Au fond, qu’est-ce que le «politiquement correct» dans leur bouche ?
Les idées de droits de l’homme, d’égalité, de liberté et de fraternité que nous autres progressistes cherchons maladroitement, on veut bien le concéder à mettre en pratique. A Rousseau, on opposait qu’il était candide, à Condorcet qu’il n’était qu’un faiseur de système, à Hugo que son romantisme l’abusait, à Jaurès qu’il était un rêveur, à Blum qu’il était naïf, à Camus qu’il philosophait pour les classes terminales, à Mendès qu’il était trop confiant dans la rectitude des hommes ou à Stéphane Hessel qu’il ne savait que s’indigner.
Tous ceux-là, et bien d’autres étaient, justement, «politiquement corrects», dénoncés, avec d’autres mots, par les mêmes réactionnaires.
Pourtant, en voulant une société meilleure, plus juste et plus libre, ils avaient raison.
Et si c’est cela être «bien-pensant», eh bien nous en sommes !

L’effacement de l’identité française tu déploreras

On a raison de défendre son identité, d’aimer son pays, d’éprouver un attachement pour la terre qui vous a vu naître.
Mais pourquoi faut-il que cela soit désormais sur le mode de la nostalgie, de la peur ou de l’affrontement ?
Comme si on ne pouvait pas être français et ouvert sur le monde, enraciné et voyageur, patriote et européen ! Je le disais a propos de «l
La France vient du fond des âges, son histoire est riche, sa littérature respectée, sa langue et ses monuments universellement admirés.
N’importe quel voyage en France impressionne par le génie de l’architecture, la diversité des paysages, le nombre de ses manifestations culturelles.
Sixième puissance économique du monde, la France traverse la crise avec difficulté, mais sa personnalité profonde demeure.
Des difficultés, des drames ? Il y en a beaucoup, de toutes sortes.
Dans de nombreux quartiers, dans les villes et les cités, la cohabitation des différences est souvent dure, amère, et même violente.
Qui le nie ? Je le disais a propos de «l’apartheid social» qui divise les banlieues.
Qui sous-estime ces réalités ?
Problèmes aigus, problèmes lancinants, problèmes démoralisants.
Mais on prend la partie pour le tout.
On confond les cités où l’on a entassé les immigrés avec le pays dans son ensemble, qui est là, solide, pérenne et qui sera là dans un siècle.
A force d’étendre ces inquiétudes justifiées à l’identité même du pays, on pratique la métonymie volontaire, qui prend la minorité pour la totalité.
L’intégration des groupes différents, musulmans ou autres, se fait dans la douleur, pour des raisons sociales autant que culturelles. C’est l’évidence.
Mais qui peut croire sérieusement que 10% de musulmans, chiffre maximal selon les statistiques, puissent changer en profondeur l’identité des 90% qui restent, alors même que la méfiance instinctive envers l’islam malheureusement est largement partagée ?
En s’appuyant sur des difficultés réelles mais partielles, on prédit la chute du vieux pays. Epouvantail pour lecteurs déprimés et pour électeurs angoissés…
A moins bien sûr - c’est le point clé - de défendre une version fixe, immobile, agressive, de l’identité nationale, une identité pure que le moindre mélange viendrait corrompre, alors même que la France, au moins depuis Clovis, ou même Vercingétorix, fut toujours mélange, apport de l’étranger et synthèse de plusieurs influences. Il y a plus de mots arabes dans la langue française que de mots gaulois… Quel manque de confiance en soi-même ! Quel rejet paniquard de la différence ! Quelle trouille ! On se dit patriote et on ne croit pas en la France ! C’est l’éternelle paranoïa du nationaliste : on craint l’Italien avec Zola, le juif avec Dreyfus, l’Allemagne avec «Herr Jaurès», le bradeur louche avec Mendès et maintenant l’Arabe ou le musulman, qui menaceraient l’intégrité française.
Et on a le front de présenter ces jérémiades vieilles de deux siècles pour une pensée neuve !

L’emprise de l’islam tu stigmatiseras

L’islam, c’est la grande affaire. C’est l’obsession autour de laquelle tournent nos penseurs passéistes : ils ont peur des musulmans.
Voilà la triviale banalité qu’ils camouflent sous de subtiles circonvolutions. «Plaidoyer pour l’enracinement», «identité malheureuse», «suicide français», «pays menacé», «grand remplacement», «communautarisme», «soumission», «menaces sur la laïcité»… Il n’est question, dans toutes ces dissertations, simplistes ou érudites, que d’une seule chose : l’islam. En phase avec une opinion inquiète, la pensée de droite tape sur le même clou jusqu’à l’infini.
Personne, au demeurant, ne niera les difficultés rencontrées dans ce domaine.
Les minorités intégristes doivent être combattues sans rémission, le terrorisme pourchassé et ses tueurs emprisonnés.
Les musulmans dans leur masse doivent respecter les lois laïques et faire l’effort de s’intégrer à la vie française.
Dans leur grande majorité, d’ailleurs, ils le font.
Les pressions exercées par certains d’entre eux sur la majorité pour qu’elle adopte un mode de vie conforme à la charia sont insupportables.
Mais si l’on veut être pertinent, réaliste, pourquoi nier que dans beaucoup de cas, l’intégration marche ?
Les exemples sont innombrables. Les Français de culture musulmane sont partie prenante, à beaucoup d’égards, de la vie nationale.
Quelques-uns sont ministres, PDG, artistes de renom, savants ou écrivains.
Va-t-on les distinguer par leur religion que, souvent, ils ne pratiquent pas ?
Seraient-ils de mauvais Français ?
Et ces ouvriers de culture musulmane, ces employés, ces fonctionnaires, ces policiers, ces soldats qui vivent leur vie dans la République, dont ils épousent de toute évidence les idéaux, parce qu’ils y croient et parce qu’ils les protègent ?
Serait-ce une minorité dangereuse ?
Une cinquième colonne ? Volontairement ou non, les intellos réacs ne cessent de le sous-entendre. Ils s’inquiètent de l’unité du pays, mais s’emploient à le diviser.
L’islam a droit de cité en France : c’est la loi de la République.
Il faut encourager ce mouvement, pour jouer justement l’intégration, et donner toute leur place à ces citoyens dont les apports enrichiront la culture française, ce qui évitera, au passage, toute convergence de la masse musulmane avec la petite minorité intégriste qui nous révulse.
La laïcité, c’est la tolérance.

Du peuple méprisé tu seras le héraut

C’est la thèse la plus agaçante, la plus révoltante même.
Dès lors qu’on refuse de placer la question identitaire en tête des priorités, on mépriserait le peuple français.
Cette accusation outrageante se double évidemment d’attaques au-dessous de la ceinture : le progressisme ne peut être le fait que d’une élite qui se goberge ou de bobos coupés du monde.
Mais que savent-ils de nos vies ou de nos ascendances ?
De quel droit s’érigent-ils en héros de la classe ouvrière ?
Travaillent-ils au fond d’une mine ?
Dans une usine ? Dans un centre d’appels ?
Ils sont souvent plus riches que les gens qu’ils critiquent et habitent pour la plupart au centre de Paris.
Quelle est cette usurpation ?
Que savent-ils vraiment du peuple ? Que font-ils pour lui ?
C’est le fond de la question : la politique qu’ils suggèrent en brandissant une identité menacée serait, selon eux, plus favorable aux classes populaires.
Mais quelle politique ?
En fait, il y en a qu’une : restaurer les contrôles aux frontières, réduire le nombre des immigrés par l’expulsion, instaurer une préférence nationale.
Bien sûr, ils ne le diront pas : ce serait se commettre dans l’arène politique.
Mais il n’y a pas d’autres conclusions à leurs raisonnements qui sont ceux du nationalisme le plus traditionnel depuis Barrès ou Maurras.
C’est là que la démagogie éclate : croit-on que le peuple français trouverait soudain un remède au chômage, à l’exclusion, à la stagnation du pouvoir d’achat, à la souffrance au travail, à l’angoisse pour l’avenir, si l’on réduisait de deux ou trois millions le nombre des personnes d’origine étrangère en France ?
Ou si l’on arrêtait toute immigration ?
Bien sûr, il faut réguler les flux migratoires, traiter la question des ghettos urbains, rassurer les classes populaires sur leurs acquis et leurs protections.
Mais défendre le peuple français, cela consiste-t-il à prendre les étrangers pour boucs émissaires ?
C’est pourtant ce qu’on fait quand on martèle à longueur de journée la nécessité de défendre à tout prix l’identité du pays, judéo-chrétienne et blanche, comme le dit Nadine Morano, à qui nos intellos réacs trouvent évidemment toutes les excuses.
La Suisse, les pays scandinaves, les Etats-Unis, le Canada sont des pays d’immigration.
Le chômage y est bien moindre que chez nous et le pouvoir d’achat des classes populaires nettement supérieur.
Le Japon est l’un des rares pays où l’immigration est très faible, sans doute à cause de son insularité ou bien en raison de traditions nationales. Ce pays se débat dans une crise sans fin. La solution est évidemment ailleurs : trouver les voies d’une politique de redressement économique qui fasse reculer les inégalités et serve le peuple. Si les élites sont contestées ou rejetées en France, c’est d’abord parce qu’elles ont été incapables de la mettre en œuvre et qu’en conséquence le peuple s’est senti abandonné. C’est pure démagogie que de lui faire croire que les étrangers en sont les responsables et que tout irait mieux s’ils partaient.

De l’Europe, tu diras toujours du mal

Nous arrivons au dernier mantra.
Comme des cabris, les intellos réacs sautent sur leur chaise en criant «à bas l’Europe, à bas l’Europe, à bas l’Europe !» La politique menée par l’Union, je l'écrit souvent est beaucoup trop orthodoxe.
Elle a plongé le continent dans la stagnation économique et le chômage de masse, même si, après sept ans de crise, plusieurs pays voient leur situation s’améliorer. En appliquant une austérité brutale, l’Union a aggravé la crise et heurté de plein fouet les classes populaires. C’est seulement quand le président de la Banque centrale a relâché la bride que l’économie européenne a commencé à se rétablir, très lentement.
Constatant ce fait, que beaucoup à gauche dénoncent avec justesse et virulence, les plus articulés de nos intellos nationalistes proposent de quitter au plus vite la zone euro.
Cette politique serait-elle plus favorable au peuple ? Rien ne le prouve.
Les pays restés hors de la zone euro ne se portent pas mieux, en moyenne, que ceux qui y sont. Les classes populaires sont-elles plus heureuses en Grande-Bretagne qu’en Allemagne ? Non.
Le peuple français serait-il plus heureux en dehors de l’Europe ? Rien ne le démontre. Il serait débarrassé de «l’horrible dictature bruxelloise», admettons. Mais ce serait pour se retrouver en tête à tête avec les marchés, qui ne sont guère plus tendres. Aléxis Tsípras, placé devant ce dilemme, alors même que l’Europe lui a imposé une médication terrible, a préféré rester en Europe : le peuple grec l’a réélu.
Cet indice ne fait-il pas réfléchir ? Haro sur le baudet européen ? Les vraies raisons de la crise sont en France, non à l’extérieur. Retrouver les bases d’une politique progressiste, à la fois réaliste et sociale, solidaire et efficace : c’est la seule voie du salut.
C’est le défi qui est lancé aux forces du progrès, réformistes ou radicales, qui croient encore aux valeurs républicaines et qui ont compris que les contorsions cathodiques de l’intelligentsia réactionnaire ne mènent nulle part, sinon à la régression identitaire et à la fermeture nationaliste.
Laurent JOFFRIN