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jeudi 14 août 2014

La misère imposée par les nantis fait leur prosperité.





La zone euro va mieux... 
 

mais beaucoup reste à faire !!!


C'est le diagnostic de Jens Weidmann, le

 Président de la Bundesbank, la puissante

 banque centrale allemande.

 
Egalement membre du conseil des gouverneurs

 de la Banque centrale européenne (BCE), 
 

il dresse un bilan sans concession de la

 politique économique française

 

Selon lui, Paris doit cesser de réclamer des mesures 

favorables à la croissance à Berlin et se concentrer sur ses

 propres réformes structurelles.



En juillet, l'inflation s'est encore tassée en France et dans la zone euro (0,4 %).

Celle-ci risque-t-elle de sombrer dans la déflation ?


Il ne le pense pas. Le faible taux d'inflation actuel est alimenté par trois

 facteurs : la baisse des prix de l'énergie et des produits alimentaires, 

l'appréciation de l'euro jusqu'à une date récente et l'ajustement en 

cours dans certains pays, comme l'Espagne ou la Grèce. 
 

Nous ne sommes pas dans un scénario déflationniste auto-entretenu, 

avec des stratégies de report des achats de la part des consommateurs.


La France est-elle l'homme malade de l'Europe ?


Je me méfie de cette expression, attribuée à l'Allemagne il y a une 

quinzaine d'années. 
 

La France est un pays économiquement puissant, mais comme le dit

 lui-même le président Hollande : la France a des défis structurels à

 relever, elle doit redresser sa compétitivité et réduire le niveau très

 élevé de ses dépenses publiques. 
 

Le gouvernement français a commencé à le faire. Il est important de 

continuer afin qu'une France renforcée puisse jouer son rôle au sein du 
moteur franco-allemand. Paris devrait exercer son leadership en

 donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire.


L'euro fort ne pèse-t-il pas sur la compétitivité des entreprises ?


L'euro s'est apprécié grâce à la confiance retrouvée des investisseurs. 
 

En même temps, cette confiance a un effet positif pour les entreprises, 

qui profitent aujourd'hui de taux d'intérêt exceptionnellement bas, 

leur permettant d'emprunter à bas coût.

La tentative d'augmenter la compétitivité de nos économies par un 

affaiblissement de l'euro ne devrait pas être le fondement de la 

monnaie unique. 
 

Une Europe forte et un euro fort vont de pair.


Surtout lorsque cette Europe profite de la devaluation salariale de 5 

pays de la zone euros, pour le plus grand bénéfice des 

multinationales européennes.


D'ailleurs l'Allemagne nous propose comme réforme économique, la 

solution espagnole : smic à 900 € et retour aux 40h hebdos, 

dégraissage de 15 % de nos fonctionnaires, avec une baisse de leurs 

salaires de 10 %.

Ce qui reduirait les ventes des produits allemands en France de 13 %…



Mais il y a de gros nuages noirs sur la zone

Euro M Jens WEIDMANN...
 

la croissance économique de l'Union Européenne reste anémique. 
 

Les PIB de la Hollande et de l'Italie ont connu un recul au dernier 


trimestre, et celui de la France n'a que très légèrement évolué. 
 

Les prévisionnistes revoient leurs estimations à la baisse et envisagent 

une croissance de la zone euro d'à peine 1% cette année. 
 

Le chômage reste à un taux ahurissant de 11,6% dans la zone euro, 

comparé à celui des Etats-Unis qui était, au pire de la grande récession

américaine, de 10%. Il dépasse 25% en Grèce et en Espagne et est 

même encore plus important chez les jeunes.


Une Europe prisonnière de trois problèmes:


L'Europe reste prisonnière de trois problèmes - la dette souveraine, 

l'euro, et la fragilité des banques, en dépit des mesures de sécurité 

adoptées : le Mécanisme européen de stabilité (MES); les politiques de 

« l'argent facile » et les avoirs en dettes souveraines de la Banque 

Centrale Européenne ; et la reprise en main en novembre par la BCE de 

la supervision de quelques 130 des plus grosses banques de la zone 

euro. 
 

Aucune de ces réformes n'a été suffisante pour relancer la croissance 

dont a désespérément besoin l'Europe.

Les récentes instabilités politiques mettent en lumière un

 mécontentement économique généralisé.

Les élections au Parlement Européen en mai dernier, qui ont vu la 

montée en puissance des partis d'extrême droite, de différents 

eurosceptiques, et même gauchistes dans de nombreux pays, nourrie 

en partie par la frustration populaire conséquente à la concentration

 des pouvoirs par la Commission Européenne, ont laissé les élites 

européennes sous le choc. 
 

La Grande Bretagne envisage un référendum sur son adhésion à l'UE 

 2017 à moins que certains termes de son adhésion ne soient révisés.


L'incertitude sur les effets de la consolidation budgétaire


Les dirigeants élus sont confrontés à une tâche impressionnante :

 mettre en place des réformes structurelles difficiles des marchés du 

travail, des systèmes de retraite, et de la fiscalité. 
 

Ces réformes comportaient déjà un caractère d'urgence avant la crise,

 et elles n'en sont encore qu'à leurs étapes préliminaires dans la 

plupart des pays, alors que la situation budgétaire des pays les plus 

endettés ne s'est que très modestement améliorée. 
 

Et l'Italie et la France demandent un répit en matière de déficit 

budgétaire et de réglementations sur la dette.


Les économistes ne sont pas en mesure de déterminer si une 

consolidation rapide entraîne des coûts ou des bénéfices à court terme. 
 

Selon moi, cela dépend des faits et des circonstances, comme l'ampleur,

 la crédibilité, et la durée de la consolidation ; mais aussi du mélange 

de dépenses et de réductions fiscales, de si la consolidation est plutôt 

d'ordre permanent et structurel (par exemple, une modification de la 

formule de calcul des retraites); et bien sûr, des choix de politique 

monétaire.


Un rythme de réformes trop lent


Au regard des perspectives démographiques décevantes de la plupart

 des pays européens, le rythme actuel de la réforme structurelle est 

dangereusement insuffisant. 
 

L'Italie et l'Allemagne se dirigent vers un rapport d'un retraité pour un 

actif ; en l'absence d'une croissance plus rapide du PIB, de nouvelles 

politiques d'immigration, d'augmentation de l'âge de la retraite et 

d'efforts visant à limiter les dépenses de protection sociale, on assistera

 à une augmentation inexorable des impôts pourtant déjà à des niveaux 

préjudiciables.


L'Europe a globalement trois options possibles. La première est le statu

 quo ce qui impliquerait d'élaborer des mesures en réponse aux 

mini-crises à venir au fur et à mesure qu'elles apparaissent, suivant le 

modèle adopté ces dernières années. 
 

Compte tenu des divergences d'intérêts et des problèmes auxquels 

différents pays sont confrontés au sein de la zone euro et de l'UE, et de

 la lourdeur des structures de gouvernance et des difficultés que 

posent toute modification des traités, cette option est celle de la facilité

et probablement celle qui sera retenue.


La seconde option serait une réforme structurelle sérieuse et 

concertée. Cela impliquerait, a minima, des réformes du droit du 

travail, des systèmes de retraites, et des provisions anti-croissance des 

codes des impôts. Cela impliquerait aussi de réellement s'efforcer de 

réduire la dette souveraine qui reste un frein majeur à la croissance et 

continue de menacer les banques européennes.


Les accords sur la dette existants ne sont pas suffisants en l'absence 

d'une croissance forte sur dix ans, ce qui semble pour le moins 

improbable. Les gouvernements et les banques d'Europe auront à terme 
besoin d'une solution comme les obligations Brady, qui ont bien 

fonctionné pour surmonter la crise de la dette sud-américaine dans les

 années 90 et la menace qu'elle posait aux institutions financières 

américaines très exposées. 
 

Comme ce fut le cas à l'époque, il faudra négocier des options de sortie 

et des extensions de crédit.


Cette approche implique des mesures difficiles, particulièrement pour 

les pays riches ; mais correctement structurées, une réforme 

structurelle concertée pourrait relancer la croissance ce qui, en retour, 

entraînera des budgets plus sains, plus d'emplois, permettrait d'avoir 

des bilans plus équilibrés et limiterait les risques financiers.



Repenser l'UE dans son ensemble?


La troisième option serait de repenser et de retravailler l'UE dans son 

ensemble, de l'euro à ses institutions fondamentales. 
 

En tant qu'arrangement de libre-échange, l'UE a été un très grand 

succès.

Mais l'euro n'a de sens économique que pour une partie seulement de 

ses membres actuels, et non pour des pays comme la Grèce dans sa 

présente situation. 
 
Certains économistes ont proposé un euro à deux vitesses, par lequel 

les pays « difficiles » utiliseraient un « euro B » dont la valeur serait 

annexée à « l'euro-A » jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de respecter

 les réglementations économiques et financières pour être réadmis.


Une meilleure mobilité de la main d'œuvre est un autre grand bénéfice 

amené par l'UE. 
 

Mais les diktats bureaucratiques rigides de la Commission Européenne

 ont porté certaines réglementations trop loin, et les efforts visant à 

obliger les pays à faible fiscalité à « harmoniser » leur taux seraient 

dévastateurs pour leurs citoyens et leurs entreprises.


Bien qu'il soit peu probable que des avancées soient faites concernant 

la deuxième et la troisième option dans un avenir proche, les 

dirigeants élus de l'Europe devraient en permanence tester ce qui fait 

sens et ce qui doit être réformé.

La dernière élection était un signal d'alarme ; les dirigeants européens 

doivent ouvrir les yeux.


D'apres Michael J. Boskin, professeur en économie à l'université Stanford et membre de l'Institut Hoover,

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